Brutalisme élémental
C.21.I.02





Année - 2020
Lieu - Amiens, France
Programme - Installation / Espace Public
Surface - NC
Festival international des jardins, «hortillonnage» d’Amiens





Depuis l’embouchure d’Amiens, monter à bord d’un canot, lever l’ancre et s’élancer dans les courbes sinueuses de la Somme. Jaillissant du fleuve, des îles investies par champs et sylves, joncs et fleurs, entrecoupées par une alternance d’étangs et de canaux attrapent le regard. De cette morphologie alluviale émane la mémoire des anciens marais. Transformé au fil des siècles en une terre arable, ce tapis polychrome est à présent altéré par les assauts urbanistiques multiformes.

Suivant le flot et après s’être engagé dans le marais d’Hecquet, on peut apercevoir, sur le bord d’une berge, un embarcadère désarticulé. Façonné par les mouvances hydrauliques, il incarne le déséquilibre en ses multiples facettes. Traversé par des pilotis, ponton à la hauteur fluctuante, répondant aux balancements de l’eau à la métamorphose saisonnière.
En approche, apparition de plateformes disposées de manière aléatoire. Elles viennent s’insérer en travers des verticales élancées et invitent à prendre place pour déguster l’éventail paysager qui se déploie tout autour.

En réponse à l’ambition dominatrice de l’Homme sur le vivant, la fabrication d’une forme instable laissant cours aux flux non-humains permet une mise à niveau fusionnant nature et culture. Acceptant les remous élémentaux elle tangue dans sa quête d’un équilibre réciproque.
Cette exposition d’une relation d’interdépendance entre l’objet et les forces qui l’environnent interroge l’impact de l’implantation d’un élément artificiel dans un milieu naturel et invite à repenser notre manière d’habiter la terre.